essai
Tribune de
Gabriel_CHARDIN publiée dans LIBERATION
Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles
Gabriel CHARDIN Président du Comité des très grandes infrastructures de recherche du CNRS 5 février 2015 à 17:56
TRIBUNE
Au début des années 1950, le physicien et prix Nobel Enrico Fermi lançait la discussion sur le paradoxe apparent suivant : alors qu’environ deux cents milliards d’étoiles existent dans notre galaxie, et que très probablement, comme nous le savons assez précisément aujourd’hui, plusieurs centaines de milliards de planètes orbitent également autour d’elles, comment peut-il se faire que nous n’ayons pas encore été visités par de (nombreuses) civilisations d’extraterrestres ?
Tous les premiers vendredis du mois, Libération publie en partenariat avec le magazine en ligne de l’organisme (https://lejournal.cnrs.fr), une analyse scientifique originale.
En effet, faisons l’hypothèse que la vie émerge sur une fraction même très minime de ces milliards de planètes : les dimensions de notre galaxie (quelques dizaines de milliers d’années-lumière) laissent espérer, pour une civilisation comme la nôtre assez proche de la capacité d’explorer à une fraction appréciable de la vitesse de la lumière les systèmes environnants, une exploration d’une large part de la galaxie en un temps inférieur à 1 million d’années. Or ce temps n’est que le dix-millième environ de l’âge de notre galaxie, la voie lactée, âgée d’environ 13 milliards d’années, ou de notre univers, âgé de 14 milliards d’années environ. Il eût donc été fort probable que notre planète ait été visitée par plusieurs centaines d’espèces différentes d’extraterrestres, qui sont à ce jour remarquablement absentes.
Un système solaire plus habitable que prévu
Un point semble toutefois avoir été peu discuté par Fermi : le délai dont nous disposons avant d’épuiser les ressources à notre disposition
, que ce soit à l’échelle de notre planète Terre, ou même à l’échelle de l’Univers observable (disons à l’intérieur d’un rayon de 10 milliards d’années-lumière, soit environ 100 milliards de milliards de kilomètres).Sous l’hypothèse apparemment raisonnable d’un taux de croissance de la consommation et de l’utilisation des ressources de 2% par an, la durée d’épuisement des ressources de la Terre est de quelques centaines d’années, avec une large marge d’incertitude. Pour l’Univers observable tout entier, curieusement, l’estimation est plus précise : entre 5 000 et 6 000 ans, à très peu de chose près…
Ce temps est ridiculement faible et lui aussi apparemment paradoxal
: pour épuiser les ressources dans un rayon de 10 milliards d’années-lumière, il faudrait a priori plusieurs milliards d’années sauf à avoir simultanément à l’œuvre un très grand nombre de civilisations expansionnistes, ou à aller plus vite que la vitesse de la lumière, ce qui semble impossible. Autrement dit, une croissance de 2% par an poursuivie pendant quelques millénaires grille presque nécessairement le système planétaire qui en subit l’expérience.Nous tenons donc ici ce que j’estime être la meilleure réponse au paradoxe de Fermi : la vie constitue une sorte d’accélérateur, qui induit une extrême instabilité. Ainsi, sans une stratégie extrêmement précise et rigoureuse,
il est infiniment probable que, telles des fourmis vivant sur un tas de salpêtre, nous grillions le jour où nous découvrons les allumettes, bien avant d’être parvenus à développer le voyage interstellaire. Car si nous analysons notre histoire et ses violences répétées, quasi permanentes, si nous regardons avec lucidité notre avidité à utiliser sans vergogne les ressources naturelles, dont beaucoup sont en ce moment même en voie d’épuisement, avec un horizon inférieur à quelques dizaines d’années, l’instabilité très forte apportée par la vie semble l’explication la plus probable au paradoxe de Fermi.Mais nous n’avons pas encore épuisé ou grillé la Terre, comme l’imagine le film Interstellar. Pouvons-nous encore réagir et tenter de développer, au moins dans ses grands principes, une stratégie permettant de poursuivre l’incroyable expansion des connaissances que nous constatons depuis quelques dizaines d’années ? En effet, un chiffre particulièrement frappant de notre société, où le développement technologique a joué un rôle prépondérant dans le changement des conditions de vie d’une très large part de l’humanité, est que si 6% de tous les êtres humains nés sur Terre étaient encore en vie en l’an 2000 - ce qui est déjà une proportion énorme -, c’est près de 90% des chercheurs de toute l’histoire de l’humanité qui étaient encore vivants à cette même date.
Je défends donc l’idée qu’il est essentiel
, durant les quelques dizaines d’années où nous pouvons espérer poursuivre la phase de développement technologique que nous connaissons actuellement, que l’ensemble des pays, et en premier lieu les pays développés qui ont la chance de pouvoir disposer déjà de structures de recherche éprouvées, mettent en toute première priorité le développement des activités de recherche et développement qui seules pourront nous permettre de faire face aux défis à venir.Et, même si cette possibilité m’apparaît chaque jour plus improbable, de définir une stratégie permettant à l’humanité de poursuivre un développement technologique, plus respectueux de la Nature et de ses lois, afin de peut-être, dans quelques dizaines d’années à un siècle
, pouvoir aller explorer d’autres systèmes planétaires, démentant enfin le paradoxe de Fermi.Le défi est énorme, mais nous ne l’avons pas encore perdu.
Gabriel CHARDIN Président du Comité des très grandes infrastructures de recherche du CNRS
AVIS de CASAR
Le CNRS publie sur son site un commentaire sur le paradoxe de Fermi
https://lejournal.cnrs.fr/billets/le-paradoxe-de-fermi-et-les-extraterrestres-invisibles qui est repris dans le journal Libération. http://www.liberation.fr/terre/2015/02/05/le-paradoxe-de-fermi-et-les-extraterrestres-invisibles_1196456La position du CNRS sous couvert de Gabriel CHARDIN est
stupéfiante de naïveté. Les scientifiques de haut niveau se comportent en inquisiteurs qui refusent d'étudier les domaines porteurs d'avenir comme par exemple l'ufologie ou les phénomènes paranormaux de type poltergeist. Domaine de la zone grise ( Point N°1 et point N°3 détaillés ici http://casar.pagesperso-orange.fr/Lettre%20a%2060%20millons%20de%20citoyens.htm )Une réorientation de la recherche devient urgente car la question des voyages intersidéraux ultra rapides se trouve être la clef du problème. Fabriquer une machine a voyager (ou une sonde automatique) capable d'aller partout dans l'univers rapidement devrait être la cible des chercheurs
Les scientifiques du CNRS devraient prendre connaissance des recherches CASAR qui se résument principalement par les dossiers suivants:
1 CASAR lanceur d'alerte :
CASAR lanceur d alerte.htm2 Le paradoxe de Gatti
http://casar.pagesperso-orange.fr/Le%20paradoxe%20de%20Gatti.htm3 Le contre rapport COMETA
http://casar.pagesperso-orange.fr/cont-rapport.htm4 SETI, entreprise de crétinisation du peuple
http://casar.pagesperso-orange.fr/CHAP10_.htm5 Le paradoxe de GATTI
Le paradoxe de Gatti.htm6 Emission de Philippe GARBIT sur France culture
http://casar.pagesperso-orange.fr/Le%20moment%20de%20la%20grande%20migration%20est%20probablement%20arrive%20pour%20l.htm7 le paradoxe de FERMI selon Morvan SALVEZ
http://www.inrees.com/articles/Sommes-nous-seuls-dans-l-Univers/ Morvan SALVEZ sommes nous seuls.htm8 Emission A2 C dans l'air
http://casar.eklablog.com/c-dans-l-air-recherche-ridicule-de-la-vie-dans-l-univers-dans-1500-al--a1087602549 Les transhumanistes aux premières loges http://casar.pagesperso-orange.fr/Les%20TRANHUMANISTES.htm
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remy2 6 Février 2015 à 1:27
La solution du paradoxe de Fermi est simple : pour apprendre à ne pas épuiser ses ressources naturelles, le premier gaspillage auquel une civilisation doit renoncer, c'est la fabrication de vaisseaux spatiaux. SOIT nous grillons la Terre avant de rencontrer des ET, SOIT nous arrêtons de financer ces recherches utopiques pour tenter de trouver comment maintenir l'effectif de la population humaine dans des limites raisonnables.
(Les "outils de régulation" qui ont maintenu la population humaine à un effectif raisonnable jusqu'à la révolution industrielle s'appellent guerres, famines et épidémies. On peut essayer d'en inventer d'autres, ou bien décider de se servir de ceux-là, en fabriquant et en utilisant des armes de destruction massive pas chères, en réservant les vaccins et traitements aux pays où les gens ne se reproduisent pas comme des lapins, etc.)
stone_and_sand 5 Février 2015 à 21:55
Le (soi-disant) paradoxe de Fermi fait appel à un évaluation probabiliste : l'équation de Drake.
La question posée est "les ET nous ont-ils visité?" La réponse probablisite est oui. Fermi demande alors "où sont-ils?".
Mais poser ces questions revient à faire l'hypothèse d'un observateur et rapporteur d'observation parfait. Or on sait bien que ce n'est pas le cas.
Il faut ajouter une série d'hypothèses probabiliste à la chaine de Drake:
* Probabilité de faire une observation
* Probabilité de pouvoir interpréter cette observation
* Probabilité d’accepter cette interprétation
* Probabilité de diffusion du message dans la population
Quand on ajoute ceci, la probabilité que la population soit ait vent d'un tel évènement fond comme neige au soleil.
C'est un peu comme l'histoire des singes et des explorateurs: quelle est la probabilité qu'un groupe de singe pris au hazard dans la forêt vierge en 1950 soit au courant du passage d'un explorateur dans les 100 kilomètre carrés qui l'entourent?
Très très faible...
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quation_de_Drake
decayeux 5 Février 2015 à 21:15
Mais il me semble que la physique quantique valide l'hypothèse de mondes parallèles, en théorie... ? Comme en théorie, tout est possible, il ne me reste plus qu'à aller dormir, car seul l'univers onirique, semble capable, à ce jour, de réaliser nos fantasmes les plus fous. Mais peut être est ce là, la réalité d'une autre... réalité... J'ai visité quelquefois le passé avec ce procédé, l'avenir aussi, cependant, le matin venu, j'ai dû aller au chagrin pour payer mon loyer. Mais, la nuit, l'état du chat, était assurément inconnu...
piotr05 5 Février 2015 à 21:10
La meilleure preuve que dans l'univers il existe une intelligence supérieure, c'est qu'ils n'ont jamais cherché à nous contacter (citation de qui ? Pierre Dac je crois )
pushkine 5 Février 2015 à 21:9
Il existe des centaines de réponses au paradoxe de Fermi, qui tiennent (très) grosso modo en 5 grandes catégories :
1) Les extraterrestres existent, mais ils n'ont pas la capacité technologique de faire des voyages intersidéraux (deux sous-catégories importantes ici : soit ils n'ont pas les ressources en fer à priori indispensables sur leur planète, soit - et on rejoint ici l'article - il y a une sorte d'équation qui voudrait que toute civilisation s'éteint par épuisement des ressources avant de développer les technologies suffisantes pour de tels voyages)
2) Ils existent, mais n'ont aucune raison de faire un tel voyage (ni soif expansionniste, ni épuisement des ressources sur leur monde : ce sont des gens raisonnables)
3) ils existent et nous ont découvert depuis longtemps, mais restent cachés et observent notre évolution comme dans un zoo
4) ils existent, mais pour une raison mystérieuse vu l'âge de l'univers et celui de notre planète, ils ne présentent aucune forme d'intelligence (formes de vie primitives)
5) ils n'existent pas, la vie est un tel concours de circonstance que cela n'a pu se produire qu'une fois jusqu'à présent
Bon, tout ceci de mémoire... si j'en oublie pardon
blob74
blob74 5 Février 2015 à 20:52
c'est bon on t'a reconnue cécile, tu sauveras pas la terre avec un vélo
Bison224 5 Février 2015 à 20:52
Je cite : "les dimensions de notre galaxie (quelques dizaines de milliers d’années-lumière) laissent espérer, pour une civilisation comme la nôtre assez proche de la capacité d’explorer à une fraction appréciable de la vitesse de la lumière les systèmes environnants, une exploration d’une large part de la galaxie en un temps inférieur à 1 million d’années."
Cette affirmation est strictement gratuite, et, en l'état actuel des moyens techniques et de nos connaissances scientifiques, complètement farfelue ! Il faudrait en effet un voyage de 100000 ans pour atteindre l'étoile la plus proche (Proxima Centauri). Les sondes spatiales actuelles atteignent péniblement, en se servant de l'effet gravitationnel de catapulte, des vitesses de l'ordre de la dizaine de km/s, soit 30000 fois moins que la vitesse de la lumière (vitesse inatteignable et infranchissable à laquelle il faudrait encore plusieurs années pour atteindre Proxima).
Donc, à moins (et je le pense), que les lois de la physique restant à découvrir, nous réservent encore quelques bonnes surprises, il faut bien se rendre à l'évidence que le voyage interstellaire est inaccessible
. Où nous sommes-nous rendus physiquement jusqu'à présent ? A 380000 km de la Terre, sur la Lune ! C'est tout. Pour mémoire, Proxima Centauri, l'étoile la plus proche, est à 42000 milliards de kilomètres !
acheka 5 Février 2015 à 20:46
texte passionnant, merci !
stephone 5 Février 2015 à 20:36
Vous imaginez les civilisations extra-terrestres comme ressemblant beaucoup à la nôtre (progrès technologique, épuisement des ressources...) Elles pourraient aussi être très différentes. Regardez le film "La Belle Verte" de Coline Serreau: ça vous donnera des idées ;)
mojomi-803@tmp 5 Février 2015 à 20:35
il existe toujours la probabilité existante que nous soyons la première espèce intelligence de l'univers x) ou du moins que la terre soit la seule planète accueillant la vie. C'est improbable mais possible.
kaldanos 5 Février 2015 à 20:33
il est marrant lui, il n'a pas entendu parler des OVNIs?... comme dirait l'autre, étonnant... non
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